Les planchers sur sol de tous les autres types d’usages que les garages doivent être construits de façon à réduire le risque d’infiltration de radon ou d’autres gaz dégagés par le sol. Dans la plupart des cas, la protection est réalisée en plaçant du polyéthylène d’au moins 0,15 mm d’épaisseur sous le plancher. Dans bien des cas, la finition d’une dalle de béton posée directement sur du polyéthylène peut susciter des difficultés à un finisseur inexpérimenté. L’une des règles de la finition, que le béton soit placé ou non sur du polyéthylène, est de ne jamais finir ni « travailler » la surface d’une dalle lorsqu’elle ressue encore ou avant que toute l’eau de ressuage ait remonté et se soit évaporée. Si les opérations de finition sont exécutées trop tôt, avant que toute l’eau de ressuage se soit évaporée, des défauts de surface, comme les cloques, les craquelures, l’écaillage ou l’efflorescence, peuvent apparaître.

C’est souvent le cas des dalles coulées directement sur du polyéthylène. La quantité d’eau de ressuage est plus importante et le temps qu’elle met à remonter à la surface est plus long que dans le cas d’une dalle coulée sur fond granulaire compacté. La présence du polyéthylène empêche l’eau excédentaire du fond de la dalle de sortir par le bas et d’être absorbée par le matériau granulaire. Par conséquent, toute l’eau de ressuage, y compris celle du fond de la dalle, doit remonter jusqu’à la surface de la dalle. Il arrive très souvent, en pareilles circonstances, que la finition ait lieu trop tôt, provoquant ainsi des défauts de surface.

L’une des solutions souvent proposées consiste à prévoir une couche de sable entre le polyéthylène et le béton. Malheureusement, cette solution est inacceptable parce qu’il est peu probable que le polyéthylène demeure intact après le coulage de la dalle. En effet, s’il est en contact étroit avec le béton, le polyéthylène, même endommagé, retarde encore efficacement l’infiltration de gaz qui ne pourront s’infiltrer dans le bâtiment qu’aux endroits où une déchirure du polyéthylène coïncidera avec une fissure dans le béton. Il est probable que la plupart des fissures du béton se produiront au-dessus du polyéthylène intact. En revanche, s’il y a une couche intermédiaire d’un matériau poreux, comme le sable, les gaz souterrains pourront circuler latéralement depuis une déchirure du polyéthylène jusqu’à la fissure du béton la plus proche et l’ensemble résistera donc beaucoup moins bien à l’infiltration de gaz souterrains.

Pour limiter la fissuration des dalles de béton, il faut bien comprendre la nature et les causes des changements de volume du béton ainsi que le retrait lors du séchage. La quantité globale d’eau dans un mélange est de loin le principal facteur déterminant l’importance du retrait et de la fissuration. Moins la quantité d’eau globale est élevée, moins le volume variera (en raison de l’évaporation de l’eau) et moins il se produira de retrait pendant le séchage. Pour réduire la variation de volume et la fissuration éventuelle due au retrait, il faut toujours utiliser un mélange contenant la plus faible quantité d’eau possible. Pour abaisser la teneur en eau des mélanges, on utilise souvent des superplastifiants pour donner au béton l’ouvrabilité nécessaire aux opérations de coulage.

Les bétons à rapport eau/matériaux cimentaires élevé ont généralement une forte teneur en eau. Il faut les éviter si l’on veut réduire au minimum le retrait par séchage et la fissuration de la dalle. Le rapport eau/matériaux cimentaires pour les dalles sur sol ne devrait pas dépasser 0,55.

Note A-9.13.4.5. 1) et 2). du code de construction du québec Chapitre 1 – Partie 9 2010 (modifié) Code du bâtiment Code de construction (RLRQ, c. B-1.1, r. 2) B-1.1, r. 2 – Code de construction (gouv.qc.ca), chapitre I – Bâtiment « Reproduit avec la permission du Conseil national de recherches du Canada, titulaire du droit d’auteur. »