Si un dispositif d’extraction évacue l’air vicié d’une maison sans qu’il n’y ait aucun dispositif d’introduction de l’air extérieur, comme un conduit de distribution d’air extérieur exigé par les articles 9.32.3.4. et 9.32.3.5., ni aucun ventilateur d’alimentation fonctionnant simultanément, l’air vicié sera automatiquement remplacé par de l’air extérieur s’infiltrant à travers l’enveloppe du bâtiment. Le taux d’infiltration d’air sera automatiquement équivalent à celui de l’extraction de l’air vicié; sinon, il y aurait tôt ou tard implosion de la maison. Dès que le dispositif d’extraction est mis en marche, la pression intérieure de la maison décroît et l’écart entre les pressions intérieure et extérieure fait en sorte que l’air extérieur s’infiltre par tous les interstices possibles. Voir la figure A-9.32.3.8.-A.
Figure A-9.32.3.8.-A.
Figure A-9.32.3.8.-A
Air extérieur s’infiltrant à travers une enveloppe de bâtiment non étanche à l’air
Même si la maison est rendue plus étanche à l’air, le taux d’infiltration d’air sera équivalent au taux d’extraction du ventilateur. Cependant, comme il y a moins de possibilités de fuites dans une maison étanche à l’air, il faudra un écart plus grand entre les pressions intérieure et extérieure pour que la même quantité d’air puisse s’infiltrer par les interstices qui restent. Voir la figure A-9.32.3.8.-B.
Figure A-9.32.3.8.-B.
Figure A-9.32.3.8.-B
Air extérieur s’infiltrant à travers une enveloppe de bâtiment plus étanche à l’air
Le dispositif d’extraction ne pourra peut-être pas fonctionner à son débit maximal si l’écart entre les pressions extérieure et intérieure est très élevé. Dans ce cas, cependant, l’infiltration d’air sera également réduite et sera toujours en équilibre avec l’air sortant, mais à un niveau plus élevé dans une maison moins étanche à l’air. Un dispositif d’extraction qui ne fonctionne pas en parallèle avec un ventilateur d’alimentation produira toujours la dépressurisation d’une maison dans une certaine mesure, même une maison non étanche à l’air. Mais ce dispositif produira une dépressurisation plus élevée dans une maison étanche que dans une maison non étanche. Et, bien entendu, un dispositif de capacité plus grande produira une dépressurisation plus élevée dans une maison qu’un dispositif de moindre capacité.
Refoulement des produits de combustion
Si une installation de ventilation ou un autre dispositif d’extraction produit une dépressurisation de la maison, il peut y avoir refoulement des produits de combustion de certains types d’appareils. En général, la ventilation de ces appareils est assurée par une cheminée où l’air frais circule librement plutôt que par un ventilateur qui tire les produits de combustion et les évacue à l’extérieur. Les générateurs d’air chaud à gaz avec coupe-tirage antirefouleur et à ventilation naturelle et les générateurs d’air chaud à mazout équipés d’un registre atmosphérique sont des exemples de générateurs présentant un risque d’inversion du tirage.
Par ailleurs, des appareils tels que des générateurs d’air chaud à gaz avec ventilation par tirage induit et des générateurs d’air chaud à mazout à chambre de combustion « étanche » qui sont utilisés dans les maisons mobiles sont moins sensibles au refoulement. Dans les normes applicables aux appareils à gaz, on regroupe les appareils non sensibles au refoulement dans deux catégories : les appareils à « ventilation directe » et les appareils à « extraction par le mur extérieur ».
Presque tous les foyers à feu ouvert sont sensibles au refoulement, même ceux qui sont équipés de portes de verre dites « étanches » et qui prennent l’air comburant directement de l’extérieur, car la plupart de ces portes ne sont pas réellement étanches. Certains types d’appareils à gaz, comme les appareils de cuisson et les « appareils décoratifs », n’ont pas besoin d’être raccordés à un conduit d’évacuation. Une pression négative à l’intérieur de la maison aura peu d’effets sur leur fonctionnement.
Le CNB traite des appareils à combustion sensibles au refoulement en prescrivant des exigences visant :
• l’air de compensation; et
• les avertisseurs de monoxyde de carbone.
Exigences visant l’air de compensation
Il est peu probable que l’installation de ventilation principale produise la dépressurisation de la maison si les installations sont équilibrées (c’est-à-dire s’il s’agit d’installations n’assurant pas seulement l’extraction). Toutefois, d’autres dispositifs d’extraction, comme les cuisinières à gril, peuvent produire la dépressurisation de lamaison. Ainsi, si l’on installe des appareils sensibles au refoulement dans une maison, il faut mettre en place une installation d’alimentation en air de compensation pour ce type de dispositif d’extraction, y compris les ventilateurs d’extraction supplémentaires exigés (voir le paragraphe 9.32.3.8. 2)).
Dans le passé, le CNB et les autres codes et normes permettaient que la ventilation soit assurée par une simple installation d’alimentation en air de compensation passive utilisant des prises d’air de compensation. Aujourd’hui, on estime que cette méthode n’est pas fiable dans le cas d’une simple installation de remplacement prescrite non équipée de dispositifs plus perfectionnés et destinés à prévenir la dépressurisation. Par conséquent, l’alimentation en air de compensation doit être assurée par un ventilateur qui se met en marche dès que le dispositif d’extraction utilisant l’air de compensation est actionné (voir les paragraphes 9.32.3.8. 2) et 3)).
On peut supprimer l’installation d’alimentation en air de compensation si l’on utilise des appareils à combustion peu sensibles au refoulement.
Exigences visant les avertisseurs de monoxyde de carbone pour appareils à combustible solide
Même si le niveau de dépressurisation est relativement bas, certains appareils à combustible solide de type ouvert, comme les foyers à feu ouvert, ou même les appareils à combustible solide de type fermé dont les portes de chargement sont ouvertes peuvent, lorsque le feu diminue d’intensité, refouler les produits de combustion dans la maison. En l’absence d’installations perfectionnées (comme celles mentionnées dans la norme CAN/CSA-F326-M), conçues pour prévenir de tels niveaux de dépressurisation, la seule mesure préventive consiste à installer un avertisseur demonoxyde de carbone dans toute pièce dotée d’un appareil à combustible solide (voir le paragraphe 9.32.3.9. 3)). Si cette solution n’est pas jugée acceptable, il faut mettre en place une installation entièrement conforme à la norme CAN/CSA-F326-M plutôt qu’une installation de remplacement prescrite.
Les émanations des appareils à combustible solide ont l’avantage d’être plus facilement décelables par un avertisseur de monoxyde de carbone que celles des appareils à gaz ou à mazout. Par conséquent, dans une habitation où ces appareils seraient les seules installations de chauffage présentant un risque de refoulement, on peut choisir de ne pas mettre en place une installation d’alimentation en air de compensation (voir le paragraphe 9.32.3.8. 6)), auquel cas l’avertisseur de monoxyde de carbone exigé au paragraphe 9.32.3.9. 3) avertira les occupants d’un refoulement dû à la dépressurisation.
Les avertisseurs de monoxyde de carbone à piles sont autorisés, à condition qu’ils soient fixés mécaniquement à une surface.
Voir la note A-9.32.3.9.
Annexe A-9.32.3.8. du code de construction du québec Chapitre 1 – Partie 9 2010 (modifié) Code du bâtiment « Reproduit avec la permission du Conseil national de recherches du Canada, titulaire du droit d’auteur. »