La cuisine en tant que lieu spécifique dans l’habitat humain n’a pas toujours existé. Cependant, dès que le feu a été disponible, on observe une concentration des reliefs de repas autour du foyer commun, ce qui est interprété comme la naissance d’une forme de lieu collectif de consommation de la nourriture cuite.
Avec la complexification de la préparation des aliments, vient le besoin de disposer d’un espace distinct pour cette activité.
Cet espace reste à la disposition de tous dans beaucoup de sociétés tribales, en raison de la notion de partage (de la récolte, de la chasse) qui prévaut dans la plupart d’entre elles.
Avec la division du groupe humain en cellules plus petites (cellule familiale notamment), la fonction de cuisine subsiste mais s’individualise : elle fait alors partie du logement. Selon la situation géographique d’implantation de l’édifice, en fonction des besoins climatiques, l’espace réservé à la cuisine peut être un espace à ciel ouvert (par exemple les cuisines des logements simples dans la civilisation égyptienne).
Dans certains cas toutefois, alors que le logement est individualiste (la cellule humaine dispose d’une intimité propre), la fonction de préparation des aliments reste communautaire.
On retrouve des exemples de telles cuisines communes dans la civilisation romaine, avec un véritable service de restauration à la demande dans les grandes villes.
La cuisine peut, toujours aujourd’hui, n’être pas un local, mais simplement l’endroit où l’on prépare la nourriture.
Ainsi l’expression cuisine roulante est-elle utilisée parfois par les campeurs en plein air, et par l’armée où elle désigne le fourneau, monté sur roues, qui suit une unité en campagne.