Bois de construction et autres produits de même nature
De nombreux types de composants en bois peuvent servir à la construction à ossature de bois. L’ossature forme la structure qui enceint et divise l’espace et reçoit les revêtements de finition.
On décrit habituellement les éléments de bois de construction par leurs dimensions nominales, c’est-à-dire les dimensions du bois avant qu’il soit corroyé et séché; elles sont donc supérieures aux dimensions réelles finies. Par exemple, le bois de construction de 2 × 4 po mesure en réalité environ 11⁄2 sur 31⁄2 po. Le bois d’oeuvre désigne les éléments de 114 mm ou plus (5 po, nominal) d’épaisseur dans sa plus petite dimension. Le tableau 7 (Annexe A) présente les qualités, les essences couramment regroupées, leurs principaux usages et les diverses catégories du bois d’échantillon. On trouve également des regroupements visant les platelages, les planches et le bois de finition.
Les dimensions métriques du bois débité de résineux donnent l’épaisseur et la largeur réelles en millimètres après corroyage. Il n’y a donc pas de « dimensions nominales » métriques; il s’agit plutôt des dimensions réelles. Le tableau 8 (Annexe A) donne les dimensions métriques du bois d’échantillon et leurs équivalents impériaux exprimés en dimensions réelles et nominales.
MARQUES DE QUALITÉ
Le bois destiné à la construction au Canada porte une marque de qualité attestant sa conformité aux normes de la Commission nationale de classification des sciages (NLGA) pour le bois de construction canadien. L’estampille et la marque de qualité doivent également être conformes à la norme CSA 0141-05 (r. 2009), « Softwood Lumber » (bois débité de résineux). La marque de qualité donne le nom de l’organisme de classification, l’essence ou le groupe d’essences, la qualité, la teneur en eau au moment du sciage, ainsi que le numéro de la scierie. Le tableau 9 (Annexe A) reproduit les marques de qualité canadiennes.
La mention « S-GRN » signifie qu’au moment où le bois a été blanchi, sa teneur en eau était supérieure à 19 % et que ses dimensions tiennent compte du retrait naturel du matériau au cours du séchage. La mention « S-DRY » indique que le bois, au moment du blanchissage, contenait au maximum 19 % d’eau. Quant à la mention KD (kiln-dried), elle indique que le bois a été séché dans un séchoir à bois pour atteindre une teneur en eau de 19 % ou moins. La teneur en eau du bois de construction ne doit pas être supérieure à 19 % lors de la mise en oeuvre, ce qui implique qu’il faut laisser sécher le bois marqué S-GRN avant de le poser. La meilleure façon de limiter la présence d’humidité dans un nouveau bâtiment est d’utiliser du bois de construction marqué S-DRY.
QUALITÉ DU BOIS DE CONSTRUCTION
Chaque pièce de bois examinée reçoit une marque de qualité selon ses caractéristiques comme la taille et l’emplacement des noeuds et la pente du fil du bois. La marque de qualité indique une résistance estimative.
Les essences de bois tendre qui possèdent les mêmes propriétés de résistance peuvent être regroupées et commercialisées sous une désignation commune. Le groupe Spruce- Pine-Fir (SPF) (épinette-pin-sapin [EPS]) est le plus répandu. Les noms commerciaux des regroupements d’essences de bois de construction et leurs caractéristiques sont indiqués au tableau 10 (Annexe A).
La qualité « Select Structural » s’utilise lorsque haute résistance, rigidité et belle apparence sont requises. La qualité n° 1 peut contenir un certain pourcentage de bois « Select Structural », mais elle autorise des noeuds légèrement plus gros. Des essais ont révélé que le bois de qualité n° 1 et n° 2 a la même résistance, et c’est pourquoi la catégorie de qualité n° 2 ou de qualité supérieure sert pour la plupart des usages généraux en construction.
Il existe deux types de bois de construction classés mécaniquement : le bois de construction classé par contrainte mécanique (MSR) et le bois classé par résistance mécanique (MEL). Le bois MSR et le bois MEL sont classés à l’aide de machines qui mesurent la rigidité sans détruire la pièce.
Les marques de qualité MSR et MEL indiquent la résistance de l’élément. Ces marques de qualité sont le plus souvent utilisées pour les ouvrages où la résistance est cruciale, comme pour la fabrication des fermes.
La qualité « Stud » identifie les pièces de bois de 38 à 89 mm (2 à 4 po, nominal) d’épaisseur et de 38 à 140 mm (2 à 6 po, nominal) de profondeur pour utilisation comme poteau mural.
Le bois de charpente à entures multiples fabriqué selon la norme NLGA SPS 1 est interchangeable avec le bois de construction ordinaire de même essence, qualité et longueur, et peut servir de solive et de chevron ou encore à d’autres fins. Les poteaux à entures multiples répondant aux exigences de la norme NLGA SPS 3 ne peuvent servir que d’élément en compression vertical, chargé aux extrémités (comme le poteau mural).
Les qualités « Construction » et « Standard » s’utilisent à des fins structurales. Le bois de qualité « Construction » a une résistance comparable au bois de qualité n° 3, mais le bois de qualité « Standard » appartient à un échelon inférieur. Les qualités « Utility » et « Economy » ne s’emploient pas à des fins structurales.
Le Code national du bâtiment dresse une liste de la qualité minimale requise pour les différents usages du bois dans une construction à ossature de bois. On peut obtenir du Conseil canadien du bois des tableaux donnant les portées maximales admissibles du bois de construction classé visuellement et du bois classé par contrainte mécanique (MSR) devant servir à réaliser des solives ou des chevrons.
PRODUITS DE BOIS D’INGÉNIERIE
Plusieurs produits de bois d’ingénierie sont couramment utilisés dans la construction de maisons à ossature de bois. Ils ont pour avantage de procurer une résistance équivalente, voire supérieure, au bois d’échantillon, mais leur fabrication exige moins de fibre de bois et ils sont offerts en éléments plus longs. Ce sont les solives en I, le lamellé-collé, le contreplaqué, les panneaux de copeaux orientés (OSB), le bois en placage stratifié (LVL), etc. Le bois d’échantillon est souvent combiné à d’autres produits en bois pour réaliser des produits de bois d’ingénierie collés ou assemblés au moyen de connecteurs mécaniques (par exemple les fermes préfabriquées) (voir la figure 5). Les solives en I sont composées de semelles en bois ou en LVL et d’une âme en OSB.
Figure 5
Tous ces produits permettent une plus grande souplesse de conception puisqu’ils autorisent de plus grandes portées et affichent une plus grande résistance que le bois d’échantillon.
Le bois de charpente composite (SCL) comprend le bois en placage stratifié (LVL), le bois de copeaux parallèles (PSL), le bois de longs copeaux lamellés (LSL) et le bois de copeaux orientés (OSL).
Le bois en placage stratifié est constitué de minces couches de bois déposées parallèlement à la direction longue, enduites d’un adhésif hydrofuge et liaisonnées sous l’effet de la chaleur et de la pression. Offert dans une vaste gamme de dimensions et de résistances, le bois en placage stratifié se taille aux longueurs voulues pour servir à différents usages : poutres, poteaux, linteaux, solives et semelles pour solives de bois en I.
Le bois de copeaux parallèles est fabriqué à l’aide de minces placages taillés en bandes étroites, collés les uns aux autres selon un procédé semblable au bois en placage stratifié. Produits en différentes largeurs, profondeurs et longueurs, les éléments fabriqués selon ce procédé s’utilisent surtout comme poutres, poteaux et linteaux.
Le bois de longs copeaux lamellés et le bois de copeaux orientés sont fabriqués au moyen de copeaux de bois combinés à un adhésif qui sont orientés puis pressés ensemble. Le bois LSL et le bois OSL servent le plus souvent de poutres, de linteaux ou de poteaux.
PRODUITS EN PANNEAUX
Les produits en panneaux comme le contreplaqué et les panneaux de copeaux orientés (OSB), utilisés dans la construction à ossature de bois, ajoutent à la rigidité de l’ossature du toit, des murs et des planchers en plus de procurer une surface uniforme pour la mise en place d’autres matériaux comme la couverture, les revêtements muraux et les revêtements de sol.
Le contreplaqué se compose de minces couches (plis) de bois, collées les unes aux autres, à fil perpendiculaire alterné. Ses épaisseurs courantes varient de 6 à 18,5 mm (1⁄4 à 3⁄4 po). Comme le bois d’échantillon, le contreplaqué est classé en fonction de ses usages particuliers. Le contreplaqué en sapin de Douglas (DFP) et le contreplaqué en bois de résineux canadien (CSP) sont les deux produits de revêtement intermédiaire les plus courants. Tous les contreplaqués appartenant à la catégorie « revêtement intermédiaire » sont fabriqués avec un liant pour usage extérieur. Le contreplaqué revêtu de papier et de résine s’emploie pour les coffrages de béton.
Le panneau de copeaux orientés (OSB) est un panneau structural composé de copeaux orientés mécaniquement en couches, les couches externes étant orientées longitudinalement et les couches internes de façon aléatoire. L’OSB est fabriqué avec un liant pour usage extérieur et procure une performance structurale équivalente à celle du contreplaqué. Il s’utilise surtout comme support de couverture, revêtement mural intermédiaire, support de revêtement de sol, parement et membrure d’âme des solives de bois en I.
Le panneau de copeaux est composé de copeaux qui, contrairement au panneau OSB, ne sont pas orientés. Ce produit a été remplacé par l’OSB et sa disponibilité au Canada est très limitée.
Le panneau de fibres est constitué de fibres de bois collées sous pression. Il est offert en panneaux ordinaires ou imprégnés d’asphalte, celui-ci étant principalement destiné à servir de revêtement mural intermédiaire. Les panneaux de fibres à densité moyenne servent souvent à fabriquer des moulures, des boiseries et des encadrements pour usage intérieur.
Le panneau de particules est composé de fines particules de bois maintenues ensemble à l’aide de colle phénolique et pressés en panneaux mesurant habituellement 1,22 × 2,44 m (4 × 8 pi) ou 1,523 × 1,523 m (5 × 5 pi). Il s’utilise habituellement comme couche de pose ou matériau de finition intérieure, par exemple, pour la réalisation de tablettes et d’autres ouvrages de menuiserie. Il sert également de base dans la fabrication de comptoirs revêtus de plastique stratifié.
Le panneau de fibres dur est fabriqué avec des fibres de bois, tout comme le panneau de fibres, mais possède une densité et une rigidité supérieures. On le retrouve en ébénisterie. Les bardages en panneaux de fibres durs sont recouverts d’un revêtement de finition et peuvent se substituer aux bardages de bois, de vinyle ou d’aluminium.
Source : Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL)